L’histoire de la 2 chevaux

Familièrement appelé le Deuche, la 2 chevaux est apparue en 1935, et c’est la marque Citroën qui en est le précurseur. A ce moment, ses constructeurs l’ont fabriqué avec à l’esprit, qu’elle soit une voiture économique. En effet, la Deuche était destinée à la classe sociale dotée de revenus faibles, ainsi qu’aux paysans.

Toutefois, les choses ont fini par prendre un autre tournant, lorsque l’image de la 2 chevaux a changé pour les amoureux d’automobile. Ce modèle est alors devenu l’un des incontournables…

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Comment est née la 2 chevaux ?

Concevoir une voiture économique était le but de Michelin, et cela a été concrétisé lorsque la firme a racheté Citroën en 1935. A l’époque,  la marque Citroën venait d’avoir un tout nouveau directeur, en la personne de Pierre-Jules Boulanger. C’était à lui que revenait la tâche de faire aboutir le projet. Dans ce cadre, une étude de marché a été menée, pour faire ressortir les attentes des clients potentiels. Le nouveau directeur se met donc à la tâche, en commençant par mettre en place un cahier des charges précis. La voiture qui avait été pensée et qui datait de l’avant-guerre, avait été surnommée la TPV, soit la Toute Petite Voiture.

En réalité, son concept était des plus simples. La 2 cv, c’était 4 roues sous un parapluie ! Cela venait bien sûr avec 4 places assises, une boîte avec 3 vitesses, 50kg de bagages transportables, une solide suspension, 2CV fiscaux, et aussi une traction avant. La vitesse de pointe de la Deuche était de 60km/h, et grâce à sa suspension, elle était bien stable quand même. Lorsque les premiers essais commencent par voir le jour, on découvre d’abord un véhicule fait en tôle ondulée très fine. Cela ne convainc pas, et pour Citroën, rien ne va. La firme est obligée de démonter tout ce qui avait été assemblé.

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Un projet qui survit à la guerre

Survient alors une sombre période de guerre où la France se bat contre les nazis venus de l’Allemagne. Ces derniers, en apprenant les projets en cours de Citroën, veulent s’emparer des plans de la firme automobile. Leur but était de s’en servir pour concevoir leur « Volkswagen ». Pierre-Jules Boulanger s’oppose farouchement et résiste aux allemands. Il ne divulguera jamais les plans de son projet de 2 chevaux. Finalement, c’est dans le plus grand secret que le projet se poursuit. On était alors en 1941, peu après que l’usine du Quai de Javel ait été bombardée.

Lorsque la guerre prend fin, les recherches pour la TPV s’accélèrent. La firme arrive à concevoir un nouveau moteur, et c’est en 1948, qu’elle finit par présenter un projet presque fini. Le prototype est alors nommé la « 2CV Type A ». A ce moment, l’opinion n’est pas très favorable, et la presse critique sévèrement la voiture. La 2CV Type est qualifiée alors de « boîte à sardines ». 

Toutefois, cela n’empêche que le peuple réagit plutôt différemment à la nouvelle, car il s’agit d’un modèle à prix très abordable. Citroën commence la production de la 2CV Type A en 1949 malgré tout, et une version utilitaire baptisée 2CV Type AU fait son apparition en 1951. Cette dernière a la capacité de transporter 2 personnes, ainsi que 150 kg de marchandises.

La Deuche, une voiture qui semble immortelle !

Au fil du temps, la demande s’accroît, et les clients réclament de la 2CV de Citroën, qu’elle ait plus de puissance et soit plus rapide. En 1954, la version une 2CV Type AZ arrive sur le marché. Elle est dotée d’un nouveau moteur dérivé de la Type A, sauf qu’il fait 425cm³. De même, en termes de vitesse, on est maintenant à 70 km/h. 4 années plus tard, la 2CV Type AZLP arrive sur le marché, et le P accolé désigne la Porte de malle. Adieu donc la bâche longue, et place à porte de malle tant réclamée par les clients. En 1960, on accueille les modèles A et AU, mais leur manque de rentabilité fait que leur production s’arrête.

La Dyane vient relancer les choses, au point de surpasser la 2CV, dont les ventes se mettent à décliner. Il faut dire que la Dyane est un genre de super 2CV qui semble accaparer toute l’attention. Elle est quand même modifiée en 1970, et une nouvelle gamme de voitures 2 chevaux voit le jour. On découvre alors la 2CV 4 et la 2CV6, qui répondent bien mieux aux attentes de ces années-là. 

Citroën apporte alors de petites modifications visuelles à ses voitures, qui gagnent en esthétique. 5 ans après, la 2CV spéciale apparaît, une dérivée de la 2CV4. Cette dernière version n’a pas de 3e glace latérale, et si sa couleur en France est le jaune cédrat, en Suisse elle se vend vêtue de rouge. Une chose ne change pas avec les 2CV de Citroën, c’est le prix extrêmement bas à chaque fois, et c’est l’un de ses gros avantages.

Une voiture de collection très recherchée !

Le temps passe et la firme Citroën par manque de renouvellement, en subit les effets. Dans les années 80, les réglementations deviennent de plus en plus strictes dans certains pays. Cela concerne surtout la sécurité et la pollution. De ce fait, les 2CV de Citroën, puisqu’elles ne répondent pas à ces normes, commencent par être délaissées. D’ailleurs, la production à Levallois-Perret finit par s’arrêter définitivement en 1988. 

Cela faisait 40 ans qu’elle était active. Le seul site de production de la firme encore actif, se trouvait au Portugal. Elle finit aussi par arrêter toute production en 1990. C’est une grande tristesse pour les amateurs de la Deuche. Puisque la production s’est arrêtée depuis plusieurs décennies maintenant, la 2CV est aujourd’hui une voiture de collection, et elle fait partie des plus recherchées. On estime le nombre d’exemplaires vendus à travers le monde, à environ 3,7 millions d’exemplaires.

De l’aventure de la 2 chevaux, on retiendra quelques dates importantes. En 1954 elle a été présentée au salon de Paris, et elle possédait un moteur 425cm3, 12 ch à 3.500tr/mn, 80km/h, et d’un embrayage centrifuge. Pour le sens inversé des portières, il faut attendre fin 1964. 5 ans plus tard, seulement 2 modèles survivent, la 2CV 4 et la 2CV 6. 

En 1980, on découvre au salon de Paris, la 2 CV Charleston, qui est produite en série un an plus tard. Le 27 juillet 1990, Citroën arrête définitivement la production de la 2 chevaux sur son dernier site à Mangualde au Portugal.

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